Mener une enquête de crédit, c'est bien plus que de simplement consulter un dossier chez Equifax ou TransUnion. C'est une démarche qui doit être rigoureuse et, surtout, légale. Au Canada, tout commence par deux étapes non négociables : savoir exactement pourquoi vous faites cette vérification et obtenir un consentement écrit et explicite de la personne concernée. Sans cela, vous êtes dans l'illégalité.
Préparer le terrain pour une enquête de crédit efficace
Se lancer tête baissée dans une enquête de crédit, c'est courir au-devant des problèmes. Que vous soyez un propriétaire qui évalue un futur locataire, un directeur financier qui analyse un nouveau partenaire d'affaires ou une institution qui étudie une demande de prêt, la clarté de votre objectif est votre meilleur atout. C'est ce qui vous permettra de prendre une décision éclairée et de minimiser vos risques.
Une enquête bien menée vous donne un aperçu précieux de la santé financière d'une personne ou d'une entreprise : son historique de paiement, son niveau d'endettement, ses habitudes. Mais attention, ce n'est pas une boule de cristal. Le rapport ne vous dira rien sur le revenu réel, les actifs ou la personnalité de quelqu'un. Son seul but est d'évaluer la fiabilité financière, rien de plus.
Ce processus se résume en trois temps, comme le montre bien ce visuel.

Chaque étape découle logiquement de la précédente. On voit tout de suite que la préparation et la conformité légale sont les fondations de toute l'opération.
Définir clairement votre objectif
La toute première question à se poser est simple : pourquoi est-ce que je demande ces informations? Votre réponse va directement influencer l'étendue de votre enquête et le type de données que vous avez le droit de consulter.
Les motivations peuvent être très différentes :
- Pour un propriétaire : L'objectif est de s'assurer que le candidat a l'habitude de payer à temps et qu'il a les moyens de couvrir le loyer chaque mois. Simple et direct.
- Pour un prêteur : Il s'agit d'évaluer le risque qu'un prêt ne soit pas remboursé. On analyse donc la dette existante et l'historique de remboursement pour prendre une décision.
- Pour une entreprise (B2B) : Vous voulez peut-être accorder des modalités de paiement souples à un nouveau client important, comme un net 30 jours. Vérifier sa stabilité financière au préalable est juste une question de gros bon sens.
Cette clarification n'est pas seulement une bonne pratique commerciale. C'est une obligation légale au Canada. Vous devez avoir un motif commercial légitime pour justifier l'enquête.
Obtenir un consentement éclairé et écrit
Au Canada, le consentement n'est pas une simple formalité à cocher sur une liste. C'est la pierre angulaire de tout le processus. Si vous n'avez pas d'autorisation écrite et explicite, vous violez les lois sur la protection des renseignements personnels, comme la LPRPDE au fédéral et ses équivalents provinciaux.
Une poignée de main ou un accord verbal ne valent rien ici. Il vous faut un document signé qui mentionne noir sur blanc que vous allez faire une vérification de crédit, pour quelle raison, et auprès de quelles agences (comme Equifax ou TransUnion).
Ce consentement protège tout le monde. La personne concernée sait exactement à quoi s'attendre, et votre entreprise détient une preuve documentée qui vous couvre légalement. Pour aller plus loin sur ces principes, n'hésitez pas à consulter notre guide complet sur l'évaluation de la solvabilité.
Voici un exemple concret de clause que vous pourriez ajouter à vos formulaires :
« J'autorise [Nom de votre entreprise] à effectuer une enquête de crédit auprès des agences d'évaluation du crédit (telles qu'Equifax et TransUnion). Cette vérification a pour but d'[indiquez la raison, p. ex. : évaluer ma demande de location pour la propriété située au 123, rue Principale]. Cette autorisation demeure valide pour toute la durée du processus de demande. »
En posant ces deux bases solides – un objectif clair et un consentement en bonne et due forme – vous transformez ce qui peut sembler intimidant en un processus structuré, sécuritaire et, surtout, parfaitement légal.
Bâtir un portrait financier complet : les sources d'information à compiler
Pour vraiment comprendre la santé financière d'une personne ou d'une entreprise, se contenter d'une seule source d'information est une erreur qui peut coûter cher. Une enquête de crédit rigoureuse, c'est un peu comme assembler un casse-tête : il faut collecter et croiser des données de plusieurs horizons. Ce n'est qu'en réunissant toutes les pièces que vous obtiendrez une image claire et fiable pour prendre une décision éclairée.
Cette approche est d'autant plus cruciale dans le contexte actuel. Saviez-vous que les passifs de crédit des ménages canadiens ont récemment grimpé à 3 043,3 milliards de dollars? C'est un chiffre colossal, tiré par les dettes hypothécaires et les soldes de cartes de crédit qui ne cessent d'augmenter. Pour saisir l'ampleur du phénomène, vous pouvez consulter les statistiques détaillées de Statistique Canada.

Les agences d'évaluation du crédit : le point de départ incontournable
Au Canada, le monde du crédit est dominé par deux géants : Equifax et TransUnion. Ces agences sont les gardiennes de l'information financière. Elles compilent méticuleusement les données fournies par les banques, les prêteurs et autres créanciers pour créer des dossiers de crédit détaillés. Votre première mission est donc simple : obtenir un rapport de chacune.
Pourquoi les deux? C'est une question que l'on me pose souvent. La raison est simple : certains créanciers ne rapportent qu'à une seule agence. Un dossier peut donc paraître irréprochable chez l'une, alors que l'autre cache des informations capitales que vous auriez complètement manquées.
Un rapport de crédit vous livrera les données brutes essentielles :
- L'historique des paiements sur tous les comptes (prêts, cartes, marges).
- Les soldes actuels de chaque dette.
- Les limites de crédit autorisées.
- Les demandes de crédit récentes (les hard inquiries et les soft inquiries).
- Les mentions publiques comme une faillite ou un jugement.
Considérez ces rapports comme la fondation de votre enquête. Sans eux, tout le reste est construit sur du sable.
Regarder au-delà des agences : les sources complémentaires
Si le rapport de crédit est essentiel, il ne raconte pas toute l'histoire. Pour une analyse en profondeur, il faut fouiller un peu plus loin, dans des sources souvent négligées mais incroyablement révélatrices.
Les registres publics, par exemple, sont une véritable mine d'or. Une recherche rapide peut faire ressortir des informations qu'un rapport de crédit n'affiche pas toujours, comme des litiges en cours, des jugements non encore inscrits au dossier, ou des privilèges sur certains biens. Ce sont de puissants indicateurs de risque.
D'ailleurs, si vous avez du mal à localiser une personne ou si vous avez l'impression qu'elle vous cache des choses, des services spécialisés peuvent vous faire gagner un temps précieux. Vous pouvez en apprendre plus en consultant notre guide sur les techniques de recherche et de localisation.
L'idée n'est pas de se transformer en détective privé, mais de valider la cohérence. Si le dossier de crédit est parfait, mais que les registres publics révèlent plusieurs poursuites pour non-paiement, vous venez de mettre le doigt sur un signal d'alerte majeur qui demande une investigation plus poussée.
Valider avec le terrain : les références commerciales
La dernière pièce du puzzle, et certainement pas la moindre, est de parler aux gens. Contacter les références commerciales ou les créanciers précédents, surtout dans un contexte B2B ou locatif, ajoute une dimension humaine et qualitative à votre analyse.
Bien sûr, vous devez avoir obtenu le consentement de la personne. Une fois que c'est fait, appelez ses anciens propriétaires ou fournisseurs. Mais attention, évitez les questions passe-partout du genre : « C'était un bon client? ». Soyez chirurgical.
Exemples de questions à poser à une référence commerciale
- Pendant combien de temps avez-vous fait affaire avec [Nom de la personne/entreprise]?
- Les paiements étaient-ils systématiquement faits selon vos termes (ex. Net 30)?
- Avez-vous déjà vécu des retards de paiement? Si oui, comment la situation a-t-elle été résolue?
- Quel était le montant moyen de ses factures ou de son loyer?
- Basé sur votre expérience, seriez-vous à l'aise de lui accorder du crédit ou de lui louer un logement?
Ces conversations vous offrent un contexte que les chiffres ne peuvent pas donner. Un fournisseur qui vous glisse que les paiements arrivaient « toujours à la dernière minute, après trois rappels » vous donne une information bien plus riche qu'une simple ligne sur un rapport. C'est en combinant ces trois sources – agences de crédit, registres publics et références humaines – que vous passez d'une simple vérification à une analyse financière complète et multidimensionnelle.
Naviguer dans les obligations légales pour votre enquête au Canada
Au Canada, la gestion des renseignements personnels, ce n'est pas juste une question de bonnes manières, c'est une exigence légale stricte. Mettre de côté ces règles peut vous coûter cher en amendes et nuire sérieusement à votre réputation. Il est donc crucial de savoir comment faire une enquête de crédit en respectant la loi à la lettre.

Ce processus est balisé par des lois, tant au niveau fédéral que provincial, qui dictent précisément comment les informations peuvent être recueillies, utilisées et partagées. Maîtriser ce cadre est votre meilleure protection contre les erreurs coûteuses et le premier pas pour bâtir une relation de confiance.
La LPRPDE : la base fédérale à connaître
À l'échelle nationale, c'est la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), souvent appelée par son acronyme anglais PIPEDA, qui fixe les règles du jeu pour les entreprises privées. Pensez-y comme à votre manuel de base. Elle s'articule autour de dix principes fondamentaux sur le traitement équitable de l'information.
Quelques points incontournables à intégrer dans votre routine :
- La responsabilité, c'est la vôtre : Vous êtes responsable des informations collectées, même si vous déléguez l'enquête à une agence tierce.
- Un objectif clair dès le départ : Vous devez définir et documenter la raison précise de votre enquête avant même de demander la première information.
- Le consentement, non négociable : Comme on l'a déjà mentionné, il doit être explicite, bien informé et, idéalement, consigné par écrit.
- Collecter juste ce qu'il faut : Ne demandez que les renseignements strictement nécessaires pour atteindre votre objectif. Pour une location, l'historique de paiement est pertinent. Le détail des dernières vacances de la personne, non.
Ces principes ne sont pas de simples suggestions. Ils forment le socle de la protection de la vie privée au Canada et s'appliquent partout, sauf si une loi provinciale jugée « substantiellement similaire » prend le relais.
Les nuances importantes des lois provinciales
Certaines provinces ont leurs propres lois sur la protection des données qui priment pour les organisations actives sur leur territoire. C'est le cas notamment au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique.
Au Québec, c'est la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé qui fait foi. Elle a été récemment modernisée, ce qui a resserré les règles sur le consentement et renforcé les droits des citoyens, comme le droit à l'oubli. Depuis février 2023, les Québécois peuvent aussi "geler" leur dossier de crédit gratuitement pour se prémunir contre la fraude.
En Alberta et en Colombie-Britannique, des lois PIPA (Personal Information Protection Act) similaires encadrent la collecte de données. Les grands principes sont les mêmes que ceux de la LPRPDE, mais il y a des différences à surveiller, par exemple sur les obligations de notification en cas de brèche de sécurité.
Le point à retenir : Si votre entreprise est basée dans l'une de ces provinces, ou si vous faites affaire avec des personnes qui y résident, vous devez impérativement vous conformer à leurs lois spécifiques. C'est une double vérification qui s'impose.
Pour vous aider à visualiser les différences, voici un résumé des exigences clés.
Comparaison des exigences légales clés au Canada
Ce tableau résume les principales obligations en matière de protection de la vie privée lors d'une enquête de crédit, en comparant les exigences fédérales (LPRPDE/PIPEDA) et provinciales.
| Exigence légale | LPRPDE/PIPEDA (Fédéral) | Lois provinciales (Exemples QC, AB, BC) |
|---|---|---|
| Consentement | Requis (implicite ou explicite selon la sensibilité) | Souvent plus strict. Le Québec (Loi 25) exige un consentement explicite, distinct et éclairé. |
| Notification de collecte | Doit informer la personne de la finalité de la collecte. | Des exigences plus précises sur ce qui doit être communiqué. Au Québec, l'identité des tiers qui recevront les infos doit être claire. |
| Accès au dossier | Droit d'accès et de correction pour l'individu. | Droits similaires, parfois avec des délais de réponse plus courts ou des procédures spécifiques. |
| Notification de brèche | Obligatoire si risque de préjudice grave. | Des obligations similaires existent, avec des seuils de déclaration qui peuvent varier. |
| Agent de la vie privée | Une personne doit être désignée comme responsable. | Le Québec exige formellement la désignation d'un "Responsable de la protection des renseignements personnels". |
Ce tableau n'est qu'un aperçu. Il est toujours sage de consulter un conseiller juridique pour vous assurer d'être en parfaite conformité avec les lois qui s'appliquent à votre situation précise.
Votre checklist pour une conformité sans faille
Pour transformer la théorie en pratique, voici une checklist simple. Passez chaque point en revue pour vous assurer que votre processus est blindé, de la demande de consentement à la destruction sécurisée des données.
Avant de commencer l'enquête
- Avez-vous une raison commerciale légitime et documentée pour cette enquête?
- Votre formulaire de consentement est-il clair, spécifique et séparé des autres clauses?
- Avez-vous bien expliqué à la personne pourquoi vous faites cette vérification?
- Avez-vous précisé quelles agences (Equifax, TransUnion) seront consultées?
Pendant le processus
- Vous limitez-vous aux informations strictement nécessaires pour votre décision?
- Les données recueillies sont-elles stockées de manière sécurisée (chiffrement, accès limité)?
- Avez-vous un moyen de vérifier l'exactitude des informations obtenues?
Une fois l'enquête terminée
- Avez-vous une procédure pour informer la personne si une décision négative est prise à cause du rapport?
- Votre politique de conservation des données est-elle claire (combien de temps gardez-vous les informations)?
- Comment détruisez-vous les documents (papiers et numériques) ? Est-ce une méthode sécurisée et définitive?
En adoptant une démarche rigoureuse avec cette checklist, vous faites bien plus que vous conformer à la loi : vous montrez votre sérieux et votre respect de la vie privée. C'est le meilleur moyen de démarrer une relation d'affaires solide et durable.
Interpréter le rapport de crédit et identifier les signaux d'alerte
Avoir un rapport de crédit entre les mains, c'est bien. Savoir le lire, c'est mieux. La véritable valeur d'une enquête de crédit ne réside pas dans le document lui-même, mais dans votre capacité à déchiffrer les informations, à comprendre ce qu'elles signifient et, surtout, à repérer les drapeaux rouges qui pourraient signaler un risque futur.
L'analyse va bien au-delà du simple pointage de crédit. Ce fameux nombre à trois chiffres n'est qu'un résumé, un titre accrocheur. Le vrai récit, lui, se cache dans les détails : l'historique des paiements, le ratio d'utilisation du crédit, les demandes récentes et les mentions publiques. C'est en plongeant dans ces sections que l'on brosse un portrait financier vraiment fidèle.
Décoder les sections clés d'un rapport Equifax ou TransUnion
Quand on ouvre un rapport de crédit canadien, qu'il vienne d'Equifax ou de TransUnion, la structure est assez standard. Pour bien faire son travail, il faut se concentrer sur quelques éléments fondamentaux.
Voici ce que vous devez absolument examiner à la loupe :
- Les informations personnelles : La base. Le nom, l'adresse et la date de naissance correspondent-ils aux informations fournies? La moindre incohérence peut être une simple erreur administrative, mais aussi un signe de fraude.
- L'historique des comptes de crédit : C'est vraiment le cœur du rapport. Chaque compte — carte de crédit, prêt auto, hypothèque — y est listé avec son solde, sa limite et un historique de paiement mois par mois. C'est ici que l'on voit les habitudes financières en action.
- Les mentions publiques : Cette section révèle les informations d'ordre juridique. On y trouve les faillites, les jugements ou les comptes en recouvrement. C'est un indicateur direct de difficultés financières, passées ou présentes.
- Les enquêtes de crédit : Qui a consulté le dossier récemment? Une rafale de nouvelles demandes en peu de temps peut indiquer un besoin urgent de liquidités, ce qui n'est jamais bon signe.
Chaque section raconte une partie de l'histoire. C'est en les reliant les unes aux autres que vous obtenez une compréhension complète et nuancée de la situation.
Les signaux d'alerte à ne jamais ignorer
Certains détails dans un rapport de crédit devraient immédiatement vous faire sourciller. Les ignorer, c'est prendre un risque inutile. Apprendre à repérer ces signaux d'alerte est une compétence essentielle pour quiconque doit évaluer la solvabilité de quelqu'un.
Le plus évident? Un historique de paiements en retard. Bien sûr, un retard isolé de 30 jours peut arriver à tout le monde. Mais des retards récurrents, qui s'étirent sur 60, 90 jours ou plus, témoignent de difficultés financières bien plus profondes. C'est un indicateur très fiable que la personne ou l'entreprise peine à gérer ses obligations.
Un autre point critique est le taux d'utilisation du crédit. Ce ratio compare le solde utilisé à la limite de crédit disponible. Si ce taux dépasse constamment 35%, et qu'il frôle les 100%, cela suggère une forte dépendance au crédit pour les dépenses courantes. Le risque de défaut de paiement augmente alors de façon exponentielle.
Un rapport de crédit qui semble parfait, mais qui est accompagné d'un jugement non payé trouvé dans les registres publics, est un avertissement clair. Il est crucial d'investiguer ces discordances, car elles peuvent révéler des problèmes plus profonds. Pour en savoir plus sur la gestion de ce type de situation, consultez notre guide sur la gestion des jugements.
Enfin, soyez très attentif à la présence de comptes envoyés en recouvrement. Lorsqu'un créancier jette l'éponge et vend la dette à une agence, c'est le signe que la situation financière est déjà sérieusement dégradée. C'est l'un des drapeaux rouges les plus sérieux que vous puissiez trouver.
Adapter votre analyse au contexte
L'interprétation d'un rapport de crédit n'est pas une science exacte; elle dépend énormément du contexte. Les mêmes signaux d'alerte n'auront pas le même poids selon que vous évaluez un locataire potentiel ou un futur partenaire commercial.
Scénario 1 : Évaluation d'un locataire
Pour un propriétaire, la priorité absolue est la régularité des paiements. Un historique de paiements de loyer ou de factures de services publics en retard est un signal d'alarme majeur, même si le pointage de crédit est correct. Ce que vous cherchez, c'est la preuve d'une discipline de paiement mensuelle. Un taux d'utilisation du crédit élevé est aussi préoccupant, car il indique un budget serré qui pourrait rendre le paiement du loyer difficile au moindre imprévu.
Scénario 2 : Évaluation d'un partenaire commercial (B2B)
Dans un contexte d'affaires, l'analyse doit être plus large. Vous n'évaluez pas juste une personne, vous accordez une ligne de crédit à une autre entreprise. Ici, la présence de jugements, de privilèges fiscaux ou d'une faillite récente est souvent rédhibitoire. Vous devez aussi scruter l'historique de crédit avec d'autres fournisseurs. Des paiements systématiquement étirés au-delà des termes de 30 ou 60 jours sont un signe clair de problèmes de flux de trésorerie qui pourraient, à terme, affecter votre propre entreprise.
Le contexte économique général joue aussi un rôle. L'enquête auprès des responsables du crédit menée par la Banque du Canada, par exemple, montre bien comment les conditions de prêt évoluent. Récemment, le solde des opinions sur les conditions générales de prêt hypothécaire s'établissait à 5,96, reflétant un léger resserrement du crédit. Comprendre ces tendances macroéconomiques vous aide à mieux contextualiser les informations d'un rapport individuel.
En somme, l'art d'interpréter un rapport de crédit consiste à aller au-delà des chiffres bruts pour comprendre l'histoire qu'ils racontent, en l'adaptant toujours à la décision que vous devez prendre.
Quand est-il temps de confier vos enquêtes de crédit à des pros?
Faire soi-même ses enquêtes de crédit, ça peut sembler une bonne façon d'économiser. Mais honnêtement, ce n'est pas toujours la meilleure stratégie. Dès que le volume de demandes augmente ou que les dossiers se compliquent, on se retrouve vite débordé. Le temps et les ressources s'envolent, sans parler du casse-tête juridique si on ne suit pas les règles à la lettre.
C'est là que déléguer à une agence spécialisée devient une décision d'affaires intelligente. Le calcul est simple : le coût de l'externalisation est souvent bien moindre que les pertes potentielles d'une mauvaise créance ou d'une amende pour non-conformité.

Les signes qui ne trompent pas : le moment d'externaliser
Certains indicateurs sont clairs. Si vous vous retrouvez dans l'une de ces situations, il est probablement temps de passer le relais à des experts.
- Le volume d'enquêtes vous dépasse. Si vos équipes passent plus de temps à vérifier des antécédents qu'à se concentrer sur leur vrai travail, votre productivité en prend un coup.
- L'expertise vous manque à l'interne. Savoir lire entre les lignes d'un rapport de crédit, surtout quand les signaux sont flous, ça demande une expérience que tout le monde n'a pas.
- Les dossiers sont complexes. Évaluer des entreprises avec des structures corporatives alambiquées ou des individus avec un historique financier international, ça exige des outils et des connaissances bien précises.
Externaliser, ce n'est pas juste se débarrasser d'une tâche administrative. C'est surtout s'offrir une analyse plus pointue et des données plus riches. Une bonne agence sait exactement où chercher et comment interpréter les infos dans le contexte économique actuel.
Comment choisir la bonne agence au Canada (ou aux États-Unis)
Choisir un partenaire pour vos enquêtes de crédit n'est pas une mince affaire. Une agence de qualité doit être bien plus qu'un simple fournisseur de rapports; elle doit être un véritable allié qui protège vos arrières.
Pour faire le bon choix, voici les points non négociables à vérifier :
- Conformité légale irréprochable. Votre partenaire doit maîtriser sur le bout des doigts la LPRPDE (PIPEDA) au Canada, ainsi que les lois provinciales applicables. Si vous faites affaire aux États-Unis, la connaissance du Fair Credit Reporting Act (FCRA) est un prérequis absolu.
- Tarification transparente. Les prix doivent être clairs, sans surprise, et clairement indiqués en dollars canadiens (CAD) ou américains (USD). Fuyez les offres vagues comme la peste.
- Réputation et références solides. Lisez les avis en ligne, demandez des études de cas et, surtout, n'hésitez pas à demander des références de clients dans votre secteur.
Un partenaire fiable vous offrira un processus simple et sécurisé. Par exemple, chez Primat, nous fournissons un portail client en ligne qui facilite la soumission des demandes tout en garantissant la confidentialité des informations de A à Z.
Les questions à poser avant de signer quoi que ce soit
Une fois votre liste d'agences potentielles réduite, il est temps de creuser un peu plus pour valider leur compétence.
Voici quelques questions clés à leur poser :
- Quelles sont vos sources de données en dehors des rapports standards d'Equifax et TransUnion?
- Comment garantissez-vous la conformité avec les lois sur la protection de la vie privée?
- Quel est votre protocole si vous trouvez des informations contradictoires dans un dossier?
- Fournissez-vous une analyse ou simplement les données brutes?
- Quel est votre délai de réponse moyen pour une enquête typique?
Leurs réponses vous en diront long sur leur rigueur. Ce genre de vérification est crucial, surtout quand on sait que le marché du crédit évolue constamment. Par exemple, une enquête de Statistique Canada a révélé que les prêts hypothécaires non bancaires ont atteint 396,8 milliards de dollars, ce qui montre l'importance de ce secteur. Une agence compétente saura mettre ses enquêtes en perspective avec de telles données. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les données historiques de Statistique Canada sur le sujet.
Les questions les plus courantes sur l'enquête de crédit au Canada
Plonger dans le monde des enquêtes de crédit peut sembler un peu intimidant, et c'est normal. Beaucoup de questions surgissent en cours de route. Pour vous aider à naviguer tout ça avec confiance et éviter les pièges fréquents, voici des réponses claires aux questions qu'on entend le plus souvent au Canada.
Quel type de consentement faut-il vraiment obtenir?
Soyons clairs : un consentement écrit et explicite est non négociable. Une entente verbale ou une simple poignée de main n'a aucune valeur juridique ici. C'est la règle d'or.
Vous devez expliquer à la personne exactement pourquoi vous faites cette vérification, que ce soit pour une demande de location, l'ouverture d'un compte d'entreprise ou autre. Ensuite, il vous faut sa signature sur un document qui stipule clairement cet accord. Ignorer cette étape vous expose à des risques légaux sérieux, notamment en vertu de la loi fédérale (LPRPDE) et des lois provinciales sur la protection de la vie privée.
Est-ce vrai qu’une vérification de crédit affecte le pointage?
Ça dépend entièrement du type de vérification. Il y a deux catégories bien distinctes :
- L’enquête formelle (hard inquiry) : Celle-ci est lancée quand une personne applique pour du nouveau crédit, comme un prêt hypothécaire, une carte de crédit ou un prêt auto. Ce type de vérification peut effectivement faire baisser le pointage de quelques points, mais l'effet est temporaire.
- L’enquête informelle (soft inquiry) : C'est le type de vérification qu'un propriétaire ou un employeur (toujours avec le consentement!) effectue. C'est aussi ce qui se passe quand vous consultez votre propre dossier. Rassurez-vous, celle-ci n'a absolument aucun impact sur le pointage de crédit.
Pour combien de temps les informations négatives restent-elles au dossier?
La durée varie un peu selon la province et le type d'information, mais il y a des balises générales assez fiables au Canada.
En général, la plupart des éléments comme les paiements en retard, les comptes envoyés en recouvrement ou les jugements restent inscrits pendant 6 à 7 ans à partir de la date de la dernière activité sur le compte en question.
Attention, une faillite est un cas à part. C'est un événement financier plus lourd de conséquences. Une première faillite peut rester au dossier de 6 à 7 ans après la libération, mais une faillite subséquente peut y figurer jusqu'à 14 ans.
Que faire si une personne trouve une erreur dans son rapport?
Si quelqu'un découvre une erreur, la bonne nouvelle, c'est que la loi canadienne lui donne le droit de la faire corriger, et ce, sans frais. Le processus est assez direct : il suffit de contacter l'agence de crédit concernée – soit Equifax Canada ou TransUnion Canada – et de déposer une demande de correction.
L'agence est alors tenue par la loi d'enquêter. Si l'information est effectivement inexacte, elle doit la corriger. C'est d'ailleurs une excellente raison de recommander aux gens de vérifier leur propre dossier au moins une fois par année pour repérer rapidement toute anomalie ou signe de fraude.
Mener des enquêtes de crédit qui sont à la fois rigoureuses et conformes, ça peut vite devenir un casse-tête. Laissez les experts de Primat.ca s'en charger pour vous. Nous nous assurons que chaque vérification est approfondie et respecte scrupuleusement la loi, pour que vous puissiez prendre vos décisions l'esprit tranquille.
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