Comment faire une enquête de crédit d’entreprise au Canada

Avant de vous lancer tête première dans une enquête de crédit sur un partenaire d'affaires, il y a un peu de travail préparatoire à faire. C'est une étape qu'on a trop souvent tendance à négliger, mais qui est pourtant fondamentale. Une bonne préparation, c'est ce qui distingue une enquête utile et légale d'une perte de temps coûteuse et risquée.

En gros, tout se résume à trois points de départ : savoir pourquoi vous faites cette vérification, obtenir la permission en bonne et due forme et rassembler les bonnes informations de base.

Définir clairement l'objectif de votre enquête

La toute première question à vous poser est simple : quel est le but de l'exercice? Votre réponse va dicter toute la suite. Vous n'irez pas chercher le même niveau de détail pour toutes les situations.

Les raisons les plus courantes sont :

  • Évaluer un nouveau client qui demande des modalités de paiement. Est-il fiable?
  • Vérifier un fournisseur stratégique de qui votre production dépend. A-t-il les reins assez solides?
  • Faire une vérification diligente avant une fusion, une acquisition ou un partenariat d'envergure.

Pensez-y concrètement. Pour un petit client qui veut un crédit de 2 000 $, un survol de son dossier de crédit sera probablement suffisant. Mais pour un fournisseur avec qui vous signez un contrat de 150 000 $, vous voudrez creuser bien plus loin : ses actifs, son historique de poursuites, etc. L'enjeu n'est tout simplement pas le même.

Diagramme illustrant le processus d'enquête de crédit : objectif, consentement et recherche d'informations

Ce schéma illustre bien comment ces trois étapes de base s'enchaînent logiquement. C'est votre feuille de route pour une enquête bien menée et conforme aux règles.

Obtenir un consentement écrit valide

C'est le point non négociable. Au Canada, vous devez obligatoirement obtenir une autorisation écrite avant de consulter le dossier de crédit d'une entreprise ou d'un individu. C'est la loi, et c'est ce qui vous protège.

Une poignée de main ou un accord verbal ne valent rien ici. Il vous faut un document clair, qui précise que vous avez la permission de faire une enquête de crédit et dans quel but.

Assurez-vous que ce document est signé par un représentant autorisé de l'entreprise (un dirigeant ou un administrateur). Gardez-en une copie précieusement dans vos dossiers. C'est votre preuve en cas de pépin.

Rassembler les informations clés de l'entreprise

Pour être certain de vérifier la bonne compagnie, il vous faut des informations précises. Une petite erreur dans le nom commercial, et vous pourriez analyser le dossier du voisin!

Voici le minimum vital à obtenir :

  • Le nom légal complet de l'entreprise, celui qui figure sur ses papiers d'enregistrement.
  • L'adresse physique complète de son siège social.
  • Son numéro d'entreprise, que ce soit le Numéro d'Entreprise du Québec (NEQ), le numéro fédéral ou celui d'une autre province.

C'est aussi une bonne idée de garder un œil sur les grandes tendances économiques. Par exemple, une récente enquête sur le marché hypothécaire canadien a montré que, malgré le stress lié aux taux d'intérêt, environ 70 % des Canadiens ont une marge de crédit sur leur maison, avec une limite moyenne disponible de près de 128 000 $. Ça nous dit que le crédit reste accessible, mais que les gens sont prudents. Pour voir comment ces tendances peuvent affecter vos partenaires, je vous suggère de consulter le rapport complet sur le marché de l'habitation. Ça donne un excellent contexte.

Où trouver les bonnes informations de crédit au Canada?

Une fois que vous avez le feu vert et les autorisations nécessaires, il est temps de passer à l'enquête. Pour brosser un portrait financier juste et complet d'une entreprise, vous devez vous appuyer sur des sources de données fiables. Heureusement, le Canada dispose de plusieurs registres et agences qui peuvent vous éclairer sur la santé financière d'un partenaire potentiel.

Illustration aquarelle montrant un bâtiment administratif et deux documents officiels d'enquête de crédit

Mon conseil d'expert? Ne vous fiez jamais à une seule source. La clé est de croiser les informations. En comparant les données de différents canaux, vous pouvez valider les faits, repérer des incohérences et obtenir une vision à 360 degrés bien plus révélatrice qu'un simple rapport.

Les bureaux de crédit : Equifax et TransUnion Canada

Les bureaux de crédit sont presque toujours le point de départ de toute enquête sérieuse. Au Canada, le marché des entreprises est dominé par deux géants : Equifax Canada et TransUnion Canada. Ces agences sont des agrégateurs d'informations; elles collectent des données auprès de prêteurs, de fournisseurs et de sources publiques pour bâtir des dossiers de crédit détaillés.

Un rapport de crédit commercial solide vous donnera accès à des informations cruciales :

  • Les habitudes de paiement : L'entreprise paie-t-elle ses fournisseurs à temps?
  • Le niveau d'endettement : Quels sont les prêts, marges de crédit et autres engagements financiers actifs?
  • Le passé juridique : Y a-t-il des poursuites, des jugements, des privilèges ou des faillites à son dossier?
  • Le pointage de crédit : Un score qui résume le niveau de risque financier de l'entreprise.

Ces rapports offrent une vue d'ensemble rapide et efficace de la manière dont une entreprise gère ses finances au quotidien.

Les registres corporatifs fédéraux et provinciaux

Au-delà de la solvabilité, il faut confirmer l'existence légale et la structure de l'entreprise. C'est là que les registres gouvernementaux entrent en jeu. Ils répondent à des questions aussi fondamentales que : l'entreprise est-elle bien enregistrée? Qui sont ses véritables administrateurs?

Selon le lieu d'incorporation, vous devrez consulter :

  1. Le Registre des entreprises du Québec (REQ) pour les entreprises actives au Québec.
  2. Corporations Canada pour celles constituées au niveau fédéral.
  3. Les registres provinciaux pour les autres, comme le Ontario Business Registry.

Consulter ces registres est une étape de vérification de base, souvent gratuite ou très peu coûteuse, mais absolument essentielle pour éviter les mauvaises surprises.

Conseil pratique : Comparez toujours les informations du rapport de crédit avec celles du registre corporatif. Par exemple, si le rapport de crédit mentionne une poursuite contre un administrateur dont le nom a récemment disparu du registre, cela pourrait signaler une tentative de dissimuler des problèmes.

Les bases de données spécialisées et les sources publiques

Pour aller plus loin, certaines sources plus spécifiques peuvent révéler des risques que les rapports standards ne montrent pas. C'est particulièrement vrai quand il s'agit d'évaluer les actifs qui garantissent la capacité de paiement.

Au Québec, une ressource incontournable est le Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM). Ce registre public vous dira si les actifs d'une entreprise (équipement, inventaire, comptes clients) servent déjà de garantie pour un autre prêt. Apprendre qu'un client a déjà nanti tous ses biens change radicalement la donne.

Enfin, n'oubliez pas de prendre du recul. Comprendre le contexte économique général peut vous aider à mieux interpréter les données. Des ressources comme l'enquête de Statistique Canada sur les agrégats mensuels du crédit montrent les tendances d'emprunt des entreprises à l'échelle nationale. Pour mieux saisir les dynamiques du crédit au Canada, je vous invite à explorer les résultats de l'enquête sur le site de Statistique Canada.

Chaque source d'information apporte une pièce différente au puzzle. Le tableau ci-dessous résume les options qui s'offrent à vous.

Comparaison des sources d'information de crédit pour entreprises

Ce tableau met en lumière les forces et les faiblesses de chaque source pour vous aider à choisir les outils les plus pertinents pour votre enquête.

Source de données Informations clés fournies Coût estimé (CAD) Idéal pour
Bureaux de crédit Pointage de crédit, historique de paiement, dettes, privilèges, faillites 50 $ – 200 $ par rapport Obtenir une vue d'ensemble rapide du risque et des habitudes financières.
Registres corporatifs Statut légal, nom des administrateurs, adresse officielle, historique des déclarations 0 $ – 40 $ par recherche Vérifier l'existence légale et la structure de l'entreprise.
RDPRM (QC) Privilèges sur les actifs (équipement, inventaire, comptes clients) 5 $ – 15 $ par recherche Découvrir si les actifs de l'entreprise sont déjà utilisés comme garantie.
Registres judiciaires Poursuites civiles, jugements, dossiers de faillite Variable Identifier les litiges passés ou en cours qui pourraient affecter la stabilité.

En combinant intelligemment ces trois niveaux d'information — bureaux de crédit, registres corporatifs et sources spécialisées —, vous passez d'une simple vérification à une véritable analyse de risque. C'est cette rigueur qui vous permettra de prendre des décisions éclairées et de protéger votre entreprise des créances irrécouvrables.

Décoder le rapport de crédit pour évaluer le risque réel

Recevoir le rapport de crédit, ce n'est que le début du travail. La vraie compétence, c'est de savoir le déchiffrer, de lire entre les lignes pour transformer des données brutes en une décision d'affaires solide. C'est ici qu'on passe de la simple collecte d'informations à une analyse de risque concrète.

Professionnels analysant des graphiques colorés et des données financières sur un bureau

Un rapport de crédit d'entreprise, c'est dense. C'est une mine d'or d'informations, mais tout n'a pas le même poids. Pour ne pas se noyer dans les détails, il faut savoir exactement où regarder pour évaluer le véritable risque d'impayé.

Les composantes clés d'un rapport de crédit

Quand on ouvre un rapport, certaines sections sautent aux yeux. Chacune raconte une facette de l'histoire financière de l'entreprise.

Votre analyse devrait s'appuyer sur ces quatre piliers :

  • Le pointage de crédit (score) : C’est un chiffre, souvent entre 300 et 900, qui résume la solvabilité en un clin d'œil. Plus le score est élevé, plus le risque est faible, en théorie.
  • L'historique de paiement : Cette section est cruciale. Elle montre noir sur blanc comment l'entreprise a payé ses factures dans le passé. C'est souvent le meilleur indicateur de son comportement futur.
  • Le niveau d'endettement et l'utilisation du crédit : Ici, on voit tout : prêts, marges de crédit, dettes diverses. Un taux d'utilisation élevé, comme une marge de 100 000 $ utilisée à 90 %, est un signal d'alarme qui clignote.
  • Les informations publiques : C'est le casier judiciaire financier de l'entreprise. On y trouve les privilèges, les jugements, les dossiers de recouvrement ou les faillites.

Ces éléments, mis ensemble, dessinent le portrait financier global. Se fier uniquement au pointage de crédit est une erreur classique; c'est la cohérence entre toutes ces sections qui révèle la véritable mesure du risque.

Identifier les signaux d'alerte critiques

Au-delà des chiffres, il faut développer un flair pour repérer les « drapeaux rouges ». Ce sont ces indices, parfois subtils, qui crient au danger.

Scénario 1 : Le payeur lent chronique
Imaginez que vous analysez le rapport d'un client potentiel. Son score est correct, disons 680, mais en creusant, vous remarquez une tendance : il paie systématiquement ses fournisseurs avec 30 à 60 jours de retard. Même s'il finit toujours par payer, ce comportement trahit des problèmes de liquidités. Lui accorder du crédit, c'est prendre le risque que votre équipe comptable se transforme en département de recouvrement.

Scénario 2 : L'endettement excessif
Un de vos fournisseurs clés a un historique de paiement impeccable. Parfait. Sauf que son rapport révèle trois nouveaux prêts importants contractés récemment, et ses marges de crédit sont utilisées au maximum. Cette entreprise semble fonctionner à plein régime, mais elle est sur la corde raide. Sa capacité à encaisser le moindre imprévu est quasi nulle, ce qui la rend terriblement vulnérable et pourrait menacer votre propre chaîne d'approvisionnement.

Un bon pointage de crédit ne garantit pas une bonne santé financière. Un historique de paiement impeccable peut masquer un endettement dangereux. L'analyse croisée des données est la seule méthode fiable pour faire une enquête de crédit efficace.

Systématiser votre analyse avec une liste de vérification

Pour s'assurer de ne rien oublier et d'évaluer chaque dossier de manière uniforme, rien ne vaut une bonne vieille liste de vérification. Ça transforme une lecture subjective en un processus rigoureux et objectif.

Votre liste pourrait intégrer des questions comme :

  • Le score de crédit dépasse-t-il notre seuil (ex. : 700)?
  • Y a-t-il des retards de paiement de plus de 60 jours au cours des 12 derniers mois?
  • Le ratio d'utilisation du crédit dépasse-t-il 50 % sur les comptes principaux?
  • Le dossier contient-il des jugements ou des privilèges non résolus?
  • Le nombre de demandes de crédit récentes est-il anormalement élevé?

Cet outil tout simple vous force à examiner chaque point critique et à documenter votre décision. Comprendre la solvabilité d'un partenaire est fondamental, et pour approfondir le sujet, je vous suggère de jeter un œil à notre guide sur la gestion proactive de la solvabilité.

Le contexte économique général a aussi son mot à dire. Par exemple, l'enquête de la Banque du Canada auprès des responsables du crédit nous montre comment les conditions de prêt évoluent. On a noté un assouplissement entre le deuxième trimestre 2024 et 2025, en partie grâce à des décisions comme la baisse du taux directeur. Ces tendances macroéconomiques influencent directement la capacité de vos partenaires à se financer et, au final, à vous payer. Pour mieux saisir ces dynamiques, il peut être utile d'explorer les conclusions de l'enquête de la Banque du Canada.

En fin de compte, décoder un rapport de crédit, c'est moins une science exacte qu'un art de l'interprétation. En combinant les données factuelles, le contexte et une approche systématique, vous transformez une simple vérification en un puissant outil de gestion des risques. C'est comme ça qu'on protège la santé financière de sa propre entreprise.

Conclure l’enquête et communiquer votre décision

Une analyse approfondie, c’est bien, mais la transformer en une décision claire et bien documentée, c’est encore mieux. Une fois le risque évalué, il est temps de formaliser vos conclusions. C'est le moment charnière où votre analyse devient une action concrète, tout en respectant un cadre professionnel et légal.

Ce n'est pas qu'une simple formalité. En documentant le tout, vous protégez votre entreprise, assurez une cohérence dans vos pratiques et vous préparez à communiquer la nouvelle — qu’elle soit bonne ou mauvaise — avec professionnalisme.

Mettre sur pied un rapport d’enquête interne simple et efficace

La documentation, c’est votre filet de sécurité. Un bon rapport interne n'a pas besoin d'être compliqué. Son but est de standardiser vos évaluations et de justifier chaque décision prise. Oubliez les longs documents; un modèle clair et concis suffit pour saisir l'essentiel et garantir que chaque enquête suit la même rigueur.

Voici ce que votre rapport devrait contenir :

  • Le verdict en une phrase : Allez droit au but. Un simple résumé suffit. Par exemple : « Demande de crédit de 15 000 $ par XYZ Inc. Décision : Approuvé avec une limite de 10 000 $ et des modalités de paiement net 30. »

  • Les données qui ont fait pencher la balance : Listez les éléments clés. Mentionnez le pointage de crédit (ex. : score Equifax de 720), le niveau d'endettement et tout signal d'alarme comme des retards de paiement chroniques ou des privilèges inscrits au RDPRM.

  • Votre analyse du risque : C'est ici que vous connectez les points. Expliquez le pourquoi de votre décision. Par exemple : « Bien que l’historique de paiement soit solide, le ratio d'endettement élevé justifie une limite de crédit plus prudente pour commencer notre relation d’affaires. »

  • La décision finale et les conditions : Soyez explicite. S'agit-il d'une approbation, d'un refus, ou d'une approbation conditionnelle (ex. : dépôt exigé, garantie personnelle, limite de crédit réduite) ?

Ce document devient une référence inestimable pour le futur et une protection solide en cas de litige.

Un rapport bien structuré n'est pas qu'un simple résumé; c'est la preuve tangible de votre diligence. Il démontre que vos décisions s'appuient sur des faits objectifs, et non sur l'arbitraire. C’est un pilier de votre conformité.

Conserver les preuves : une étape non négociable

La conservation des documents est une étape critique, mais trop souvent négligée. Les lois canadiennes sur la protection des renseignements personnels, comme la LPRPDE, vous obligent à conserver de manière sécuritaire toutes les pièces de votre enquête.

Pour chaque client ou partenaire, votre dossier de crédit devrait au minimum contenir :

  1. Le consentement écrit et signé : C'est la pierre angulaire de tout le processus. Sans lui, rien n'est légitime.
  2. Les rapports de crédit obtenus : Gardez les fichiers originaux d'Equifax, TransUnion ou de toute autre source consultée.
  3. Vos notes d'analyse : Conservez une trace de votre raisonnement et des calculs qui ont mené à votre évaluation.
  4. Le rapport de décision final : Le document que nous venons de décrire.

Stockez ces dossiers dans un endroit sûr, à accès restreint, et respectez les délais de conservation prévus par la loi. C’est cette discipline qui vous protège et vous permet de justifier vos actions à tout moment.

Communiquer un refus avec tact et professionnalisme

Annoncer un refus de crédit, c’est toujours délicat. L’objectif est double : être clair sur la décision, tout en préservant, si possible, la relation d'affaires. Un refus mal communiqué peut vous coûter un client potentiel, mais aussi ternir votre réputation.

Pour y arriver, voici une approche en trois temps :

  • Soyez direct, mais respectueux. Nul besoin de tourner autour du pot. « Après une analyse attentive de votre dossier, nous ne sommes pas en mesure de vous offrir une ligne de crédit pour le moment. »

  • Restez factuel et général. Vous n'êtes pas tenu de partager les moindres détails de votre analyse. Indiquez simplement que la décision se base sur les informations obtenues auprès des agences d'évaluation du crédit, sans entrer dans les spécificités qui sont confidentielles.

  • Proposez une solution de rechange. Si la situation le permet, montrez que la porte n'est pas complètement fermée. Offrez une autre façon de collaborer, comme un paiement anticipé, un paiement par carte de crédit ou un dépôt de garantie. Cette posture constructive démontre que vous voulez toujours faire affaire, mais dans un cadre qui sécurise les deux parties.

En adoptant cette approche structurée, l'enquête de crédit devient bien plus qu'une simple vérification. Elle se transforme en un puissant outil de gestion des risques qui protège la santé financière de votre entreprise.

Savoir quand externaliser vos enquêtes de crédit

Mener soi-même ses enquêtes de crédit, c'est souvent la première étape logique. Mais au fur et à mesure que votre entreprise se développe, la pile de dossiers à vérifier peut vite devenir un fardeau. Si vous commencez à vous demander si c'est le temps de déléguer, c'est déjà un signe que vous pensez stratégie.

Cette décision va bien au-delà d'une simple comparaison de coûts. C'est une question d'efficacité, d'expertise et de gestion du risque. Passer le flambeau à une agence spécialisée devient souvent la meilleure option quand la gestion à l'interne atteint ses limites, que ce soit par manque de temps, d'outils performants ou de connaissances juridiques à jour.

Les signaux qui ne trompent pas : il est temps de déléguer

Reconnaître les signes avant-coureurs peut vous sauver de bien des maux de tête et de quelques pertes financières. Externaliser, ce n'est pas un constat d'échec; c'est tout le contraire, c'est une manière intelligente d'optimiser vos ressources.

Voici quelques situations que je vois souvent chez mes clients et qui indiquent qu'il est temps de penser à un partenariat :

  • Le volume d'enquêtes explose. Votre équipe passe plus de temps à vérifier des clients qu'à faire croître l'entreprise. C'est le signal le plus clair que votre processus actuel n'est plus adapté à votre réalité.
  • Les dossiers deviennent complexes. Vous faites affaire avec des entreprises aux structures corporatives opaques, avec des filiales à l'étranger ou des finances compliquées qui dépassent votre champ d'expertise.
  • L'objectivité vous fait défaut. Il est difficile d'analyser froidement le dossier d'un partenaire de longue date ou d'un client stratégique. Une agence apporte un regard neutre, impartial, basé uniquement sur des faits.
  • Les résultats ne sont pas au rendez-vous. Malgré tous vos efforts, les mauvaises créances s'accumulent. C'est peut-être un signe que vos sources d'information ou vos méthodes d'analyse ne sont pas assez poussées.
  • La conformité juridique vous donne des sueurs froides. Les lois sur la protection des données personnelles et le crédit changent constamment. Une agence spécialisée prend cette responsabilité et s'assure que chaque enquête est menée dans les règles de l'art.

Si un ou plusieurs de ces points vous parlent, il est probablement temps de commencer à regarder les options d'externalisation.

Les avantages concrets d'une agence spécialisée

Confier vos enquêtes à des pros, c'est bien plus qu'un simple gain de temps. C'est un investissement direct dans la solidité de votre processus de crédit.

Le plus grand avantage, c'est l'accès à une expertise et à des outils que la plupart des PME ne peuvent tout simplement pas se payer. Une agence d'enquête, c'est un peu comme avoir un département de gestion du risque sur demande, sans les coûts fixes qui vont avec.

En collaborant avec une agence reconnue, vous gagnez sur plusieurs tableaux :

  1. Accès à des données de meilleure qualité. Les agences ont des abonnements à de multiples sources d'information, souvent exclusives, qui vont bien au-delà des rapports standards d'Equifax ou de TransUnion.
  2. Expertise d'analyse poussée. Leurs analystes sont formés pour décoder des informations complexes, repérer les petits signaux d'alarme et faire des liens qu'un œil non averti pourrait manquer.
  3. Meilleure gestion des cas difficiles. Par exemple, face à un rapport de crédit presque vide, une agence sait où chercher ailleurs : registres judiciaires, privilèges sur les actifs, etc. Si un jugement existe déjà, des experts peuvent prendre le relais, car la gestion de jugements complexes est une discipline en soi.
  4. Réduction des risques juridiques. L'agence endosse la responsabilité de la conformité. Vous êtes donc protégé contre des erreurs coûteuses liées au consentement ou à la manipulation de données personnelles.

Au bout du compte, cette collaboration vous permet de prendre des décisions de crédit plus rapidement, avec plus de confiance et sur la base d'informations beaucoup plus solides.

Comment choisir la bonne agence au Canada ou aux États-Unis

Sélectionner votre partenaire est une décision capitale. Ne vous fiez pas seulement au prix; évaluez la fiabilité, la transparence et la pertinence de leurs services pour votre entreprise.

Pour vous aider à comparer les agences potentielles, voici les critères que je recommande de toujours vérifier.

Critères de sélection pour une agence d'enquête de crédit

Critère de sélection Description Niveau d'importance (Élevé/Moyen/Faible)
Conformité et licences L'agence doit détenir toutes les licences requises pour opérer dans les provinces et États où vous faites affaire. Élevé
Réputation et références Cherchez des avis, demandez des études de cas ou des références de clients dans votre secteur. Une bonne réputation, ça se mérite. Élevé
Transparence des tarifs Les coûts doivent être clairs, sans surprises, et clairement indiqués en dollars canadiens (CAD) ou américains (USD). Élevé
Accès aux sources de données Demandez quelles sont leurs sources. Plus elles sont diversifiées (bureaux de crédit, registres publics, données judiciaires), mieux c'est. Moyen
Qualité des rapports Leurs rapports doivent être faciles à lire et offrir une recommandation claire, pas juste un tas de données brutes. Moyen
Service à la clientèle Pouvoir parler à un analyste pour clarifier un dossier est crucial. Un bon support fait toute la différence. Moyen

Prenez le temps de discuter avec au moins deux ou trois agences. Posez-leur des questions précises sur leurs méthodes et assurez-vous que leur approche cadre avec la culture de votre entreprise. Une bonne agence n'est pas qu'un simple fournisseur; c'est un partenaire stratégique qui veille sur votre santé financière.

Les questions qui reviennent souvent sur les enquêtes de crédit au Canada

Se lancer dans une enquête de crédit d’entreprise, c'est un peu comme ouvrir le capot d'une voiture avant de l'acheter. Naturellement, ça soulève plein de questions. Pour vous éclairer, voici les réponses aux interrogations les plus courantes, basées sur notre expérience et les lois canadiennes.

Un rapport de crédit, ça reste valide combien de temps?

Officiellement, un rapport de crédit n'a pas de date de péremption. Mais dans les faits, sa pertinence s'estompe vite. La santé financière d'une entreprise change constamment, et un rapport de plus de 90 jours est souvent déjà considéré comme dépassé.

Pour des décisions à faible risque, un rapport de trois mois peut faire l'affaire. Par contre, si vous êtes sur le point d'accorder une marge de crédit importante, il est bien plus sage de travailler avec des données fraîches, c'est-à-dire un rapport datant de moins de 30 jours.

Le principe est simple : plus l'enjeu financier est grand, plus vos informations doivent être à jour. C'est la base d'une bonne gestion du risque.

Est-ce que mon enquête va nuire au pointage de crédit de l'entreprise?

Oui et non. Tout dépend du type d’enquête que vous menez. Il en existe deux sortes :

  1. L'enquête « douce » (soft inquiry) : C’est ce qui se passe quand une entreprise vérifie son propre dossier ou quand vous faites une vérification préliminaire. Ces demandes sont visibles uniquement par l'entreprise elle-même et n'ont strictement aucun impact sur son pointage de crédit.

  2. L'enquête « dure » (hard inquiry) : Celle-ci a lieu quand une entreprise cherche activement à obtenir du crédit (un prêt, une carte, etc.). Cette demande est enregistrée dans son dossier et peut faire baisser temporairement son pointage de quelques points. L'impact est d'autant plus grand si plusieurs demandes sont faites dans un court laps de temps.

Rassurez-vous : lorsque vous évaluez un partenaire d'affaires via un service spécialisé, votre demande sera presque toujours une enquête douce.

Que faire si je trouve une erreur dans un rapport de crédit?

Repérer une coquille dans un rapport de crédit est plus fréquent qu'on ne l'imagine. Si vous ou l'entreprise que vous analysez tombez sur une information erronée, il faut réagir sans tarder. La loi canadienne vous donne le droit de contester gratuitement toute information inexacte.

La marche à suivre est assez directe :

  • Ciblez l'erreur : Identifiez précisément l'information à corriger. Est-ce un compte qui n'appartient pas à l'entreprise? Un paiement signalé en retard à tort?
  • Contactez le bureau de crédit : Faites une demande de correction par écrit à l'agence qui a produit le rapport (Equifax Canada ou TransUnion Canada). Joignez-y toutes les preuves qui appuient votre réclamation.
  • Assurez le suivi : Le bureau de crédit est légalement tenu d'enquêter et de rectifier l'erreur si votre contestation est fondée.

Pour d'autres questions sur nos méthodes ou les enquêtes en général, jetez un œil à notre foire aux questions complète.

Puis-je lancer une enquête de crédit sans demander la permission?

Absolument pas. Sur ce point, la législation canadienne est intraitable : vous devez obtenir une autorisation écrite et explicite de l'entreprise avant de consulter son dossier de crédit détaillé auprès d'un bureau comme Equifax ou TransUnion.

Faire une enquête sans ce consentement est illégal et vous expose à de lourdes conséquences juridiques. Prenez soin de faire signer le formulaire de consentement par un représentant autorisé et conservez ce document précieusement dans vos archives.


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